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jeudi 3 mai 2012

«Apple, l’anti-modèle de la Silicon Valley »

Les livres de management ont rarement les faveurs du public. Avec néanmoins quelques exceptions. Comme cet   «Inside Apple» publié par les éditions Dunod et qui plonge le lecteur au cœur de la société qui produit vos plus beaux gadgets technologiques. Un ouvrage qui se lit comme un roman grâce à son écriture nerveuse, humoristique parfois, même si le sujet ne prête guère à la gaudriole.
AppleAu fil des pages de ce document réellement captivant, on reste souvent pantois devant tant d’arrogance, de coups bas et de mystère entretenu en interne. Avec une épée de Damoclès permanente pour le salarié du groupe : le licenciement immédiat en cas de révélations sur la société.   Le secret. La matière première de la culture du groupe Apple. Pour s’en convaincre, il suffit de lire le chapitre consacré à l’engagement des nouveaux venus. Édifiant. «Apple est comme une secte dans laquelle on ne donne aux novices que des bribes d’informations. La loyauté n’est jamais présupposée. Les nouveaux éléments sont laissés hors de la confidence pendant un certain temps, au moins jusqu’à ce qu’ils aient gagné la confiance du chef
Une pratique du secret que Steve Jobs avait copié de celle pratiquée par Walt Disney . Un témoin raconte qu’ «aucune entreprise de la Valley n’entretient ce niveau de terreur interne à ce point. »  Un niveau de terreur entretenu pour conserver  ces règles d’excellence voulues et imposées par Steve Jobs. Rien  ne doit être improvisé au sein de la société.  
 Comme le précise l'auteur, Adam Lashinsky, journaliste pour le magazine Fortune et expert du monde de la Silicon Valley, «l’image publique d’Apple est fantasque et drôle. Mais en interne, elle est plutôt triste. Tout le monde a le nez dans le guidon.» «Si Apple était perçue à sa juste mesure, ses fans et ses ennemis y verraient un maelström de contradictions, une entreprise dont les méthodes vont à l’encontre de décennies de pratiques managériales bien établies. Apple cultive le secret à une époque où la tendance dans les affaires est à la transparence. Les bons managers savent déléguer. Steve Jobs, pdg d’Apple voulait absolument tout contrôler. De l’image de la société à l’emballage des produits. » Même les rapports de la société avec l’argent sont étranges. Ainsi, «garder près de 100 milliards de dollars sous son matelas n’est pas considéré comme de la bonne gestion financière à Wall Street.»
Pour Steve Jobs, faire de l’argent n’était pas le but premier. Difficile à croire mais pourtant confirmé au sein de l’ouvrage. «Le groupe Apple crée la plupart de ses produits tout simplement parce qu’il a envie de ces produits. Point.»
Un rapport à l’argent qui rend Apple unique dans le monde des affaires. Tout comme sa volonté de conserver l’esprit start-up.
 Tout naturellement, l’ouvrage  se termine par des questions qui restent encore sans réponses. Qui va remplacer Steve Jobs aux commandes de ce groupe hors-normes ? Quelle sera la stratégie adoptée par le groupe pour conserver son avance et éviter les pièges? «Révolutionner»,  le verbe sera-t-il celui qui sera encore le plus employé par le marketing d’Apple? Autant de questions parmi d’autres qui  trouvent une réponse dans cet essai qui devrait ravir les fans de la marque à la pomme.
Un ouvrage parfaitement complémentaire de la biographie de Steve Jobs rédigée par Walter Isaacson.
 «Steve Jobs parti, la concurrence n’a toujours pas Steve Jobs». Cette citation sibylline extraite de l'ouvrage témoigne du caractère unique d'Apple, une société qui ne pourra qu'être copiée. Jamais égalée. La lecture d' "Inside Apple" vous en convaincra.

 «Inside Apple. Dans les coulisses de l’entreprise la plus secrète au monde. » Par Adam Lashinsky. Éditions Dunod. 16 euros, 251 pages.

( Source : http://blogs.lecho.be/lupourvous/2012/05/apple-lanti-mod%C3%A8le-de-la-silicon-valley.html )

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